Bonjour les veilleurs,
C’est officiel, la dette de la France atteint le niveau stratosphérique de 3303 milliards d’euros. C’est 71 milliards d’euros en trois mois seulement. La dette a atteint 113,7% du PIB. C’est d’autant plus énervant quand on sait que le reste du monde se porte plutôt correctement d’un point de vue économique.
Je ne vais pas revenir sur les raisons qui nous menées ici, je pense qu’on les comprend tous assez aisément : des dépenses de l’État trop élevées, un système de retraite à bout de souffle, une production de richesse étouffée…
Ce qui m’intéresse aujourd’hui, c’est : quelles sont nos options ? Que va-t-il se passer ?
Récemment, je vous ai interrogé en sondage Instagram et vous avez été plus de 500 à me répondre. 80% d’entre vous ont indiqué être inquiets pour votre épargne. Régulièrement, on entend des politiques faire une comparaison malsaine entre la taille de la dette française et le niveau d’épargne des Français.
3303 milliards de dette versus 6100 milliards d’euros d’épargne.
C’est tentant, n’est-ce pas ?
Ce qui m’a interpelé, c’est qu’il y a encore 20% d’entre vous qui sont persuadés que l’État ne peut pas y toucher.
Et en bonne historienne, j’ai eu envie d’aller regarder s’il n’y avait pas déjà eu des précédents en Europe 👀
Oui, j’ai un Master 2 en histoire, tu savais pas ? Et bien Welcome !
Le précédent de l’Italie en 1992.
Au début des années 1990, l’Europe tente d’harmoniser ses monnaies et d’avancer vers la création de l’Union économique et monétaire (UEM), celle-là même qui aboutira à l’euro. Le Système monétaire européen (SME), lancé en 1979, a pour objectif de stabiliser les taux de change entre les devises européennes grâce à des marges de fluctuation étroites. L’Italie est membre de ce système, mais sa monnaie, la lire, est structurellement plus faible que le Deutsche Mark allemand. Pour rester dans le SME, l’Italie doit prouver qu’elle peut maîtriser son inflation et assainir ses finances. Or, son déficit annuel – c’est-à-dire le creusement de sa dette d’une année sur l’autre – flirte avec 11 % du PIB, un niveau jugé insoutenable pour intégrer le futur euro.
En juin 1992, le traité de Maastricht, signé en décembre 1991, fixe déjà des critères de convergence stricts : déficits et dettes doivent être ramenés à des niveaux raisonnables. Les partenaires européens regardent Rome avec inquiétude. De plus, le contexte international est tendu : la réunification allemande a provoqué une hausse des taux d’intérêt outre-Rhin, mettant sous pression les autres devises européennes. Les "marchés" – c’est-à-dire l’ensemble des investisseurs qui achètent et vendent monnaies et obligations – doutent de la capacité italienne à respecter ses engagements. Concrètement, ils se mettent à vendre massivement la lire et les titres de dette italiens, faisant grimper les taux d’intérêt et ajoutant encore à la facture. On appelle cela "attaquer la lire" : en pariant contre elle, les investisseurs forcent le pays à offrir des rendements toujours plus élevés, ce qui renchérit le coût de ses emprunts.
En juillet 1992, le nouveau gouvernement de Giuliano Amato doit trouver une solution radicale. Augmenter la TVA ? Dans un pays où l’économie informelle est importante, cette mesure risque d’être aisément contournée. Alourdir la fiscalité traditionnelle ? C’est inefficace si la moitié des contribuables potentiels échappent aux impôts. Pour sortir de cette impasse, Amato joue un coup de poker inédit : le 11 juillet, il ordonne la fermeture des banques le lendemain matin, puis signe un décret d’urgence qui prélève 0,6 % sur tous les dépôts bancaires, sans avertissement préalable. L’objectif ? Faire contribuer l’ensemble de la population, y compris ceux qui se soustraient d’ordinaire aux taxes.
Pour les Italiens, c’est un choc, mais ils réagissent relativement peu, sans doute habitués à l’érosion monétaire due à l’inflation (autour de 5 % par an). Les banques s’exécutent sans broncher. Cette ponction frappe de manière égale, sans échappatoire possible, et apporte un bol d’oxygène temporaire aux finances publiques. Mais ce "raid bancaire" ne peut être renouvelé à volonté : l’opinion publique s’en souviendra et ne se laissera pas surprendre une seconde fois.
Cet épisode illustre jusqu’où un État européen a pu aller, dans le cadre du SME, pour tenir ses promesses budgétaires et défendre sa monnaie. Sous la pression des partenaires européens et des marchés, l’Italie a franchi une ligne rouge, montrant que, lorsqu’une crise monétaire couve et que tous les leviers habituels sont inefficaces, l’État peut décider de puiser directement dans l’épargne de ses citoyens.
Norvège, 1936 : taxer les intérêts, même par surprise
Dans les années 1930, l’Europe est encore secouée par les turbulences économiques de l’entre-deux-guerres. La Grande Dépression, déclenchée en 1929, a profondément fragilisé les économies occidentales, suscitant un besoin urgent de réformes et de redistribution pour soutenir l’activité et la cohésion sociale. La Norvège, à cette époque, n’a pas encore découvert son pétrole (les premiers gisements seront mis au jour dans les années 1960). Le pays, relativement démocratique et stable, doit composer avec une base industrielle et agricole modestes et une dépendance aux matières premières traditionnelles, sans cette manne pétrolière qui caractérisera plus tard son économie.
C’est dans ce contexte que, en 1936, le gouvernement norvégien juge que les revenus du capital – en particulier les intérêts des dépôts bancaires – contribuent insuffisamment à l’effort fiscal national. L’objectif est d’accroître l’équité fiscale en faisant participer davantage ceux qui bénéficient du placement de leur argent. Cette logique d’imposition plus "juste" du capital correspond à une vision de l’époque, alors que beaucoup de gouvernements cherchent de nouveaux leviers pour rétablir l’équilibre budgétaire et mieux répartir la charge fiscale.
Sans avertissement, les autorités imposent une taxe non pas sur les dépôts bancaires mais sur leurs intérêts à hauteur de 25%. Les banques, pour ne pas en pâtir, la répercutent aussitôt sur leurs clients. Résultat : les épargnants se sentent pénalisés du jour au lendemain, la colère monte, les dépôts diminuent et le système bancaire s’en trouve déstabilisé. Ce n’est pas tant une crise financière majeure qu’une forte réaction du public à une taxe ressentie comme injuste ou trop brutale. Confronté à la contestation, le gouvernement norvégien fait rapidement marche arrière, abrogeant cette mesure en quelques mois.
L’épisode est bref, mais il démontre qu’un gouvernement, dans une période de tensions économiques, peut être tenté d’expérimenter des solutions fiscales inattendues et radicales, même dans un pays démocratique. L’absence de richesse pétrolière à l’époque, l’instabilité économique due à la Grande Dépression et la volonté de faire contribuer davantage les détenteurs de capital ont ainsi conduit la Norvège à franchir la ligne d’un prélèvement surprise sur l’épargne. Ce fut une tentative avortée, mais restée dans l’histoire comme un rappel que, face aux difficultés économiques, rien n’empêche un État de prendre pour cible l’argent déjà mis de côté par ses citoyens.
Chypre, 2013 : la zone euro sous le choc
En 2013, la crise de la dette souveraine fait encore trembler l’Europe. Chypre, petit État membre de la zone euro, subit de plein fouet les conséquences de son secteur bancaire hypertrophié, très exposé à la Grèce voisine en pleine tourmente. Les banques chypriotes vacillent, et pour éviter l’effondrement complet du système, l’Union européenne et le Fonds monétaire international (FMI) conditionnent leur aide à une participation directe des déposants.
L’idée, d’abord envisagée, est radicale : ponctionner tous les comptes bancaires, y compris ceux des petits épargnants. Une mesure que personne n’aurait osé imaginer dans le cadre de la zone euro, réputée pour la garantie des dépôts. Face à la panique qui se propage dans l’île, les autorités reculent partiellement : seuls les dépôts supérieurs à 100 000 euros seront finalement lourdement taxés, jusqu’à près de 50 % pour les comptes de la principale banque du pays, la Bank of Cyprus. Malgré ce compromis, le tabou est brisé. Les files interminables devant les distributeurs de billets, la peur palpable et la colère des Chypriotes marquent les esprits. L’épargne privée, supposément protégée, vient d’être sacrifiée sur l’autel de la stabilité financière.
Cet épisode intervient alors que, dans le même temps, le FMI "réfléchit" tout haut à un scénario tout aussi glaçant. Dans un rapport d’octobre 2013, l’institution de Washington suggère une taxe exceptionnelle de 10 % sur l’ensemble de l’épargne nette positive des ménages européens, une mesure-théorique destinée à réduire d’un coup le poids exorbitant des dettes publiques. Bien sûr, il ne s’agit que d’une idée lancée par des experts, sans caractère impératif. Mais elle illustre la manière dont, dans un contexte de dette colossale, certains économistes et responsables internationaux sont prêts à envisager des solutions extrêmes. L’exemple de Chypre prouve que ces idées ne restent pas toujours au stade théorique. En cas de crise systémique, l’épargnant peut devenir la dernière ligne de défense, alors même que, quelques années plus tôt, l’idée d’un tel prélèvement semblait inconcevable.
Et la France, dans tout ça ?
La France n’est pas Chypre, ni l’Italie de 1992, ni la Norvège des années 30. Mais la France a une dette énorme, et cette dette doit être refinancée en permanence. Si les grands investisseurs internationaux commencent à douter de la capacité de la France à rembourser, ils vendront nos obligations d’État et exigeront des taux plus élevés. Plus les taux montent, plus le coût de notre dette devient insoutenable. À ce stade, que fera le gouvernement ? Augmenter encore les impôts traditionnels alors qu’on est déjà le pays le plus taxé de l’OCDE ? Couper drastiquement dans les dépenses ? Ou s’inspirer de ces précédents européens et puiser directement dans l’épargne des ménages ?
Il nous reste encore du temps. C’est une question inconfortable, mais il vaut mieux l’envisager sérieusement que la balayer d’un revers de main. L’histoire nous montre que des gouvernements démocratiques et modernes ont déjà cédé à cette tentation face à la crise.
Et ça arrivera à nouveau.
Pourquoi prendre le risque d’être pris au dépourvu ?
Sans céder aux sirènes de la peur, on peut raisonnablement considérer que prudence est mère de sûreté.
Et c’est mon boulot d’assurer ma sécurité financière et de vous aider à assurer la vôtre, vous vous souvenez ? 🫶🏼
Comment se protéger ?
En termes d’investissement, j’ai toujours aimé les actifs tangibles ou internationaux.
Ils ont l’avantage d’être plus compliqués à saisir. Je fais référence à plusieurs types de biens ou de placements dont la caractéristique principale est de ne pas être uniquement sous le contrôle direct du système financier national. L’idée, ce n’est pas forcément de "dérober" votre épargne à l’État dans un sens illégal, mais plutôt de réduire le risque d’une ponction brutale unilatérale, comme ce qui a pu arriver en Italie ou à Chypre.
Quelques pistes :
L’or physique : les lingots, pièces, et autres métaux précieux que vous détenez réellement. Si vous conservez cet or dans un coffre sécurisé (en dehors du circuit bancaire), il n’est pas directement saisissable par une simple décision fiscale. Il peut être plus difficile pour un gouvernement d’imposer une taxe surprise sur quelque chose qui n’est pas hébergé dans un compte bancaire. Cela ne veut pas dire que vous échappez à toute fiscalité (si vous vendez, il y a des règles), mais au moins, il n’y a pas de "saisie" instantanée du solde d’un compte.
L’immobilier à l’étranger : l’immobilier est tangible, mais en France, il est déjà lourdement taxé. L’État connaît tout de vos biens via le cadastre, il peut donc facilement ajuster la fiscalité. C’est d’ailleurs l’un des actifs les plus taxés actuellement en France ! À l’étranger, c’est plus complexe pour l’administration française de venir imposer une ponction directe. Attention, ça ne veut pas dire zéro risque, car le pays d’accueil a ses propres règles, et surtout il faut bien lire les conventions fiscales entre pays ! Mais d’un point de vue strictement français, c’est moins aisé de décréter une taxe exceptionnelle unilatérale sur un bien hors de ses frontières.
Placements internationaux (actions de sociétés étrangères, ETF sur des marchés étrangers) : si vos titres sont détenus via un broker basé hors du pays, ou dans une juridiction à la réglementation solide, une ponction fiscale exceptionnelle en France (du type retenue directe sur compte) est moins évidente à mettre en place. Vous restez imposable sur vos gains en France, mais la saisie à la source est compliquée. De plus, si la crise touche essentiellement la zone euro, détenir des actifs sur des marchés nord-américains ou asiatiques peut offrir une diversification face aux mesures locales extrêmes.
Il en manque un, non ? 🙂
Il y a Bitcoin, bien évidemment. J’ai gardé le meilleur pour la fin car lui, pour le coup, on peut vraiment pas le toucher…
Bitcoin, l’insaisissable ?
Il ne s’agit pas de dire que Bitcoin est une solution magique qui protège à 100% de tout scénario, mais il présente quelques spécificités intéressantes en cas de mesures extrêmes. Si vous détenez vos bitcoins dans un portefeuille dont vous seul possédez les clés privées (c’est-à-dire pas sur une plateforme d’échange), personne ne peut les déplacer ou les confisquer sans votre autorisation. Contrairement à un compte bancaire, où une simple décision de l’État ou d’un régulateur peut bloquer ou ponctionner vos fonds, Bitcoin ne se trouve pas dans une banque, mais sur une blockchain décentralisée. Vous avez le contrôle exclusif de vos avoirs, tant que vous protégez correctement vos clés. Par ailleurs le réseau Bitcoin est mondial, décentralisé, sans autorité centrale capable de geler un compte.
Pour la première fois dans l’histoire, l’humanité dispose d’une monnaie entièrement décentralisée, résistante à la censure et dont chacun peut conserver la maîtrise sans intermédiaire.
Vous pouvez commencer à en accumuler facilement avec StackinSat avec qui je travaille en cliquant ici. C’est une entreprise française, domiciliée et régulée en France.
Et maintenant, on fait quoi ?
Si la protection de votre épargne face aux incertitudes économiques vous préoccupe, j’ai une bonne nouvelle : ce sera précisément le thème du prochain atelier en ligne dans BTF !
📅 Il aura lieu dimanche 29 décembre à 21h.
🎯 Objectif : comprendre comment protéger et diversifier efficacement son patrimoine hors du système bancaire traditionnel.
Booste Tes Finances (BTF), c’est quoi ?
C’est mon programme phare conçu pour structurer vos finances, investir sereinement et assurer votre sécurité financière.
Ce qui est inclus ?
✅ 8 formations complètes sur la gestion et la veille financière, l’investissement immobilier, la bourse, les cryptos (dont Bitcoin), et bien plus.
✅ Des mises à jour régulières et des ateliers stratégiques en direct, comme celui du 29 décembre.
✅ Une communauté engagée et des outils concrets pour passer à l’action.
🚨 Attention : ce sont les derniers jours pour profiter de l’appel stratégique individuel inclus !
À partir de janvier 2025, l’appel stratégique personnalisé avec moi ne sera plus inclus dans l’offre BTF. C’est un entretien de 30 min à 1h où nous faisons le point sur votre situation, vos objectifs et blocages actuels.
Pourquoi cette évolution ?
BTF connaît un certain succès, et je consacre de plus en plus de temps à des accompagnements individuels ciblés, notamment pour aider les femmes à sécuriser leur avenir financier. Pour maintenir la qualité et l’efficacité du programme, je dois concentrer mon énergie là où je suis la plus utile.
Ce qui ne change pas ?
👉 L’accès à tout le contenu puissant et structurant du programme constamment mis à jour et les 3 lives par mois comme celui du 29 décembre.
👉 Rejoins Booste Tes Finances dès maintenant et réserve ton appel stratégique avant qu’il ne disparaisse !
À tout de suite les veilleurs ☕️ 🥐