La dette expliquée par le meilleur investisseur au monde
La récente prise de parole de Ray Dalio
Bonjour les veilleurs,
Je vous écris en direct de l’un de mes biens locatifs que je remets en location après un départ. J’en ai profité pour faire un diagnostic de toiture en vue d’une rénovation. Celui qui me sort le nom de cette bêbête qui a attaqué notre charpente remporte un échantillon gratuit :
Sinon, le vrai sujet d’actu de la semaine, c’est le Projet de Loi de Finance 2025 qui a été enfin validé en France ! Comme d’habitude, il a pour ambition de “fournir un budget” à la France… mais celui-ci reste désespérément déficitaire, et cela depuis les années 1970. On a désormais passé les 3400 milliards de dettes. Il y a un petit site rigolo qui vous permet d’observer la dette française en temps réel.
PS : ça donne un petit peu le tournis.
Pourtant, cette crise de la dette n’est pas limitée à la France. Certes, on est particulièrement mauvais, mais c’est une crise globale. Sur la scène mondiale, les crises continuent de s’accumuler : guerres ouvertes ou sous-jacentes dans des régions stratégiques, tensions croissantes entre grandes puissances, et une Amérique où le retour de Trump au pouvoir s’annonce comme un facteur de changement majeur.
Mais il y a une constante : on imprime toujours plus de monnaie, on imprime toujours plus de dettes…
Récemment, j’ai écouté une prise de parole intéressante sortie de la bouche de l’un des plus grands investisseurs au monde au sujet de la dette. Rien que ça.
Mesdames et messieurs, je vous présente Ray Dalio.
Ray Dalio : une légende de la finance
Pour comprendre ces nouvelles dynamiques, il faut se tourner vers des esprits visionnaires comme Ray Dalio. Si vous n’avez jamais entendu parler de lui, laissez-moi vous faire les présentations.
Ray Dalio est l’un des investisseurs les plus respectés et influents au monde. Fondateur de Bridgewater Associates, le plus grand fonds spéculatif au monde, il a bâti sa fortune et sa réputation en analysant les cycles économiques à travers l’histoire. Dalio ne se contente pas d’observer : il s’appuie sur des siècles de données pour tirer des leçons du passé et anticiper l’avenir.
En 2008, alors que la crise financière frappait de plein fouet, Dalio avait déjà ajusté ses stratégies en étudiant la Grande Dépression des années 30. Résultat : il a non seulement protégé les portefeuilles de ses clients, mais il a aussi enregistré des performances impressionnantes en pariant sur les bons actifs. C’est cette capacité unique à connecter le passé, le présent et l’avenir qui fait de lui une figure incontournable.
Du coup quand il dit un truc, je l’écoute attentivement 👀
Non pas pour appliquer bêtement car j’ai la chance d’être dotée d’un esprit critique en plus d’un caractère de tête de lard… mais pour m’aider à bâtir ma propre réflexion.
Sachant qu’il y a un sujet très intéressant sur lequel Ray Dalio s’est probablement déjà trompé : c’est Bitcoin.
Une dette hors de contrôle et des États piégés
Lors de la récente Abu Dhabi Financial Week, Ray Dalio s’est exprimé pendant une vingtaine de minutes pour introduire la conférence.
Son intervention portait principalement sur la dette mondiale, qu’il considère comme l’un des principaux dangers pour l’économie globale.
Dalio a souligné un fait alarmant : les niveaux d’endettement atteignent aujourd’hui des sommets historiques, aussi bien au niveau des États que des ménages. Ce n’est pas seulement une question de chiffres astronomiques, c’est surtout une question de dynamique : la dette est devenue une spirale auto-entretenue, où chaque nouvel emprunt sert à combler les trous des précédents.
En clair, les gouvernements ne remboursent plus réellement leur dette : ils la roulent. Cela signifie qu’ils contractent de nouveaux emprunts pour payer les anciens, espérant ainsi gagner du temps. Mais ce jeu ne peut pas durer indéfiniment.
Dalio a rappelé que l’histoire économique montre que lorsqu’un pays atteint un niveau de dette trop élevé, il se retrouve piégé. Il ne peut plus emprunter sans que ses créanciers exigent des taux d’intérêt plus élevés, ce qui rend le coût de la dette insoutenable. À ce stade, les gouvernements ont historiquement eu deux choix :
Faire défaut sur une partie de la dette, ce qui signifie purement et simplement ne pas rembourser une partie des engagements pris. C’est radical, mais c’est déjà arrivé plusieurs fois dans l’histoire (Argentine, Russie, Grèce…).
Imprimer plus d’argent pour "diluer" la dette, une option plus insidieuse qui crée une inflation incontrôlée et qui appauvrit tout le monde à petit feu.
Or, c’est bien ce deuxième choix qui est aujourd’hui en train de se généraliser.
L'impression monétaire : une fausse solution qui amplifie le problème
Dalio a expliqué comment les gouvernements sont désormais coincés dans un cercle vicieux. Pour éviter la panique et maintenir artificiellement la croissance, ils recourent massivement à l’impression monétaire – autrement dit, ils créent de l’argent "ex nihilo" pour financer leurs déficits.
L’effet immédiat est de masquer temporairement les problèmes économiques, mais à terme, cette stratégie mène inévitablement à une érosion de la valeur des monnaies. C’est ce qu’on appelle la "planche à billets", et Dalio rappelle que chaque grande puissance qui s’y est livrée à outrance a fini par s’effondrer économiquement.
Exemple historique : la chute de l’Empire Romain
Dalio aime comparer la situation actuelle aux grandes dynamiques historiques. Il rappelle qu’à la fin de l’Empire Romain, l’État, incapable de lever suffisamment d’impôts, a commencé à "diluer" la monnaie en réduisant la quantité d’or et d’argent dans les pièces. Résultat ? L’inflation est devenue incontrôlable, le commerce s’est effondré et l’Empire a plongé dans une crise économique et sociale majeure.
De la même façon, les États-Unis, l’Europe et la Chine sont aujourd’hui en train de monétiser leur dette, ce qui affaiblit progressivement la confiance dans leurs monnaies respectives.
L'impact direct sur les citoyens : inégalités, tensions et instabilité
L’autre point-clé de son intervention est que la dette et l’impression monétaire exacerbent les inégalités sociales. Pourquoi ?
Les premiers bénéficiaires de l’argent nouvellement créé sont les marchés financiers.
⇒ Quand la Banque Centrale imprime de l’argent, celui-ci se dirige en priorité vers les banques et les grandes entreprises, qui peuvent emprunter à taux quasi-nul. Résultat : les marchés boursiers explosent, et ceux qui détiennent déjà du capital deviennent encore plus riches.
Les classes moyennes et populaires, elles, subissent de plein fouet l’inflation.
⇒ En diluant la valeur de la monnaie, l’impression monétaire fait grimper les prix des biens de première nécessité : logement, nourriture, énergie… Ce sont ceux qui vivent de leur salaire et de leur épargne qui sont les plus touchés.
Les tensions politiques s’intensifient.
⇒ Dalio insiste sur un point essentiel : chaque fois que les inégalités économiques se creusent à un tel niveau, cela engendre une montée du populisme et des conflits sociaux.
⇒ L’histoire montre que dans ces périodes de crises, les tensions entre les "possédants" et les "laissés-pour-compte" se transforment souvent en affrontements politiques violents, voire en guerres civiles.
Pourquoi cette analyse est-elle cruciale pour nous ? Parce que ce que décrit Dalio n’est pas un problème lointain ou abstrait, c’est une réalité qui va impacter nos économies, nos investissements, notre pouvoir d’achat et notre avenir financier.
Et c’est justement ici que Bitcoin entre en jeu…
Bitcoin : le revirement de Dalio
Ce qui a également marqué les esprits lors de son discours, c’est son changement de position sur Bitcoin. Longtemps sceptique, Dalio considère désormais Bitcoin comme une "monnaie dure", un concept clé pour comprendre les dynamiques monétaires actuelles.
Pourquoi ce changement ? Parce que, selon lui, les monnaies fiat comme l’euro ou le dollar sont de plus en plus fragiles. À force d’être imprimées à volonté, elles perdent de leur valeur et de leur crédibilité. Bitcoin, en revanche, est conçu pour être rare. Avec un plafond fixé à 21 millions d’unités, il ne peut pas être dévalué par une banque centrale ou un gouvernement.
Pour les non-initiés, une "monnaie dure" est une monnaie qui conserve sa valeur dans le temps. Cela signifie qu’elle est protégée contre l’inflation et la manipulation. Historiquement, l’or est l’exemple le plus connu de monnaie dure. Mais Bitcoin, en tant que monnaie numérique, partage de nombreuses caractéristiques avec l’or, tout en étant beaucoup plus pratique pour les transactions modernes.
Dalio souligne que dans un monde où la dette et l’impression monétaire menacent de déstabiliser les économies, les investisseurs doivent chercher des refuges sûrs. L’or et Bitcoin figurent parmi les options les plus intéressantes, selon lui. Et c’est une vraie petite révolution qui s’est jouée dans le monde de la finance avec cette simple comparaison.
Comprendre la nouvelle donne financière pour ne plus subir
Si même Ray Dalio, après des décennies à analyser les cycles économiques, en arrive à dire que Bitcoin est une monnaie dure, c’est qu’on est à un tournant. La dette explose, les États tentent de masquer la réalité avec la planche à billets, et pendant ce temps-là, ceux qui comprennent les règles s’adaptent, pendant que les autres continuent de jouer avec des modèles obsolètes (coucou les formateurs immo qui nous préconisent d’investir comme nos parents 👋 ).
Dans ce contexte, j’ai le plaisir d’organiser un nouvel événement en ligne du 3 au 5 mars : le Sommet de la Finance Réaliste ! Comme à mon habitude, on verra ensemble les vérités financières qu’on préfère cacher parce qu’elles ne font pas vendre.
Peu de gens vous disent réellement comment les choses fonctionnent aujourd’hui. Parce que dans le paysage actuel de la finance et de l’immobilier, on préfère cacher les inconvénients, vendre du rêve et éviter les sujets qui fâchent, de peur de ne pas convaincre.
Moi, je fais le pari inverse.
Je crois profondément que la meilleure approche, c’est de comprendre la réalité, même si elle est inconfortable, plutôt que de se bercer d’illusions.
👉 C’est exactement ce qu’on va faire ensemble, les 3, 4 et 5 mars.
En attendant, je vous dis à dimanche prochain les veilleurs ☕️ 🥐